Nokia va mettre la main sur l'équipementier franco-américain Alcatel-Lucent. L'opération, à hauteur de 15,6 milliards d'euros, a été confirmée mais certains syndicats restent inquiets en matière d'emploi.

Alcatel-Lucent et Nokia confirment leur fusion. Pour la somme de 15,6 milliards d'euros, Nokia va mettre la main sur 66,5 % d'Alcatel-Lucent et ainsi créer un nouveau géant dans le domaine de l'équipement réseau. Si l'opération était attendue depuis plusieurs mois, la question de l'emploi reste en suspens.



Dans une note commune, la CFDT, la CFE-CGC et la CGT ont témoigné de leur inquiétude au sujet de l'opération. Les représentations syndicales précisent qu'elles ne peuvent « évidemment que s'inquiéter au vu des redondances, au niveau mondial, d'activités, de produits et de métiers entre les deux entreprises de plus de 50 000 salariés chacune ».

Les syndicats estiment donc qu'un tri sera fait entre les postes existants déjà chez Nokia et ceux présents auprès d'Alcatel-Lucent. Un point qu'a tenu à relever la direction d'Alcatel-Lucent. Interrogé par Europe 1, Michel Combes, le PDG du groupe précise qu'aucune nouvelle suppression d'emplois ne sera à la clé.

Le dirigeant précise : « En ce qui concerne la France à proprement parler, nous avons pris des engagements forts : à savoir la prorogation des engagements en termes de volumes d'emplois en France qui avait été pris dans le cadre du programme Shift. Mais surtout, beaucoup, beaucoup plus important, c'est relancer la recherche en France puisque nous avons indiqué ce matin que seraient créés 500 nouveaux emplois de Recherche et développement au sein d'Alcatel-Lucent ».

De son côté, le ministère de l'Économie a formulé deux souhaits auprès du repreneur. Le gouvernement aimerait que les centres de Lannion et Villarceaux restent en place. Emmanuel Macron formule également le vœu que la France demeure le pôle de R&D du groupe à travers le monde. Des promesses acceptées par la direction mais qui seront difficiles à tenir dans le temps.

Alcatel-Lucent a déjà supprimé 5 490 emplois


La direction du groupe a déjà supprimé par le passé de nombreux emplois en son sein. A la fin 2012, l'équipementier indiquait qu'il allait supprimer pas moins de 5 490 postes dans le monde. Le « programme performance » était alors activé, dans le but de restructurer la société.

L'idée était de réduire la voilure dans les domaines du support et de l'administration. Le plan s'accompagnait de cessions d'actifs jugés non-stratégiques par la société. Les mesures ont donc déjà été prises pour qu'aucune suppression d'emplois ne soit décidée consécutivement au rachat. La nouvelle direction pourrait cependant être amenée dans les prochains mois à faire des choix quant à ses effectifs.